3 postures à l’honneur : le choix de Sophie

L’année est en train de se terminer doucement. Nous avons quitté un été déjà lointain, glissé vers l’automne et nous préparons à entrer dans le dernier cycle de l’année, l’hiver. Voici 3 postures de yoga choisies pour accompagner ces différentes transitions.

posture de yoga debout du héros
La posture de Vīrabhadrāsana

Septembre : Vīrabhadrāsana

La première d’entre elles que j’ai proposé dans mes cours durant le mois de septembre est Vīrabhadrāsana, le héros ou guerrier. Très accessible, cette posture tonifiante symbolise la force et la détermination, idéale pour attaquer la rentrée ! Une posture debout solidement ancrée dans le sol malgré l’inconfort de la position de départ. Vīrabhadrāsana demande en effet d’effectuer un large pas en avant, le pied arrière est ouvert vers l’extérieur. Le corps est alors en asymétrie. Cette contrainte impose de rechercher la stabilité sous les pieds. Il s’agit ensuite de replacer les hanches de face. Nouvelle contrainte ! Nouvelle recherche du corps… C’est alors que le genou avant fléchit et vient se placer à la verticale de la cheville. Les bras sont vers le haut ou sur les côtés. La cage thoracique se déploie pour mieux accueillir prāna, le souffle, l’énergie de vie.

Vīrabhadrāsana est aussi une posture d’humilité, par le genou fléchi. Le torse en avant, plein d’énergie confiante, est prêt à accueillir ce qui vient. Je l’ai également associée au premier pas : celui que l’on fait en reprenant ses activités après l’été, celui que l’on fait en franchissant la porte d’un cours de yoga en septembre, celui que l’on fait dans sa propre recherche intérieure pendant la posture. Vīrabhadrāsana fait référence au héros mythologique indien Vīrabhadra dont vous pouvez retrouver le récit ici : IFY Sud – Un héros de légende

illustration de la posture de Utthita Trikonasana
Posture de Utthita trikonāsana pārśva bheda

Octobre : Utthita trikonāsana pārśva bheda

La 2nde posture que j’ai choisie est Utthita trikonāsana pārśva bheda, la posture du triangle ou des trois angles. Elle fut au centre des pratiques proposées dans mes cours en octobre. On parle de trois angles car il s’agit de former sur un même plan vertical trois triangles avec le corps. La stabilité recherchée dans la posture précédente de Vīrabhadrāsana est ici encore plus importante. De ce fait, mon intention dans le choix de cette posture était de venir contrebalancer l’instabilité générée par la tempétueuse automne et ses variations météorologiques.

Les talons sont alignés, un pied parallèle, l’autre ouvert à 90 degrés. Le torse est en flexion avant et en torsion pour être placé « côté mur » et non face au sol. Le buste, ouvert malgré la torsion de la colonne, laisse un bel espace pour la circulation du souffle énergisant. Bras tendus, une main au sol, l’autre dressée vers le haut, font le lien en terre et ciel. Il s’agit ici de garder le cap, fermement enraciné, et de rechercher l’équilibre dans ce qui pourrait être déstabilisant. Joli symbole !

Illustration de la posture de Mahamudra
Posture de Mahāmudrā

Novembre : Mahāmudrā

Alors que la nature a commencé à se délester de certains attributs feuillus pour préparer sa mise au repos, le corps prend lui aussi le chemin de l’hiver. Mahāmudrā, dite du grand symbole, m’a semblée être la parfaite candidate à cette situation ! Ainsi, cette 3ème posture, assise, invite à l’intériorité. Une posture calme et pourtant active : vu de l’extérieur le corps est statique, alors qu’à l’intérieur Mahāmudrā travaille l’énergie du souffle. Elle symbolise la force de la transformation de la pensée : délaisser ce qui nous entrave et regarder les choses autrement.

À commencer par tous les doutes et agacements éventuels liés à l’exigence physique de la posture elle-même. Assis jambes écart et un genou est replié. La colonne est tournée vers la jambe allongée et en légère flexion avant. Les bras sont étendus sur la jambe allongée. L’intériorité commence dès lors dans la recherche de quelque chose de confortable afin de « tenir » la posture malgré ses contraintes (le yoga de l’IFY propose plusieurs adaptations !). Y arriver ou pas n’est pas le but. Il s’agit simplement de vivre la posture. Dans le yoga, l’expérience de transformation commence sur le tapis…