“Respirez par le nez!”
Mais pourquoi donc dès lors que vous mettez un pied sur un tapis de yoga, le professeur vous demande de ne respirer que par le nez ? Pour certains, garder la bouche fermée est problématique, alors essayons de comprendre !

Le nez est l’organe principal de la respiration, contrairement à la bouche qui est l’organe de la parole et de l’alimentation. Il est la porte d’entrée de l’air vers nos poumons et est doté de poils qui filtrent, de sécrétions qui humidifient et réchauffent. Le nez prépare donc l’air inhalé pour qu’il soit meilleur.
Par ailleurs, la respiration est la seule fonction vitale dont le processus peut être contrôlé, modulé, ralenti. Les plus anciens yogi avaient compris l’importance de ce contrôle pour atteindre un état de plénitude, samadih, en faisant le lien entre mental et respiration, comme le décrit le Hatha Pradipik https://natha-yoga.com/hathayogapradika.htma (XV)
« Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité.
Lorsque le Souffle est immobile, l’esprit est immobile »
(Chapître II, shloka 2)
Ainsi, respirer par le nez prend tout son sens car il est un outil fantastique pour nous permettre de passer de la respiration automatique à la respiration contrôlée, en conscience, et par conséquent, calmer notre mental.
Le nez et la respiration yogique
Grâce aux narines, nous pouvons en effet mieux observer, prendre conscience de ce souffle qui nous traverse. Mais nous pouvons aussi jouer de façon plus subtile pour l’allonger, le ralentir. L’inspire et l’expire peuvent être rythmés plus finement qu’avec la bouche.
Grâce à la respiration par le nez, l’expire peut être ralenti, pour bien se vider et faire la place pour l’inspire. Ces deux phases vont pouvoir aussi laisser de la place à des intants en suspens, poumons pleins, poumons vides toujours dans le confort, sans forcer. C’est le rôle de toutes les techniques de souffle, prāṇāyāma.
Le nez : lien vers nos énergies subtiles !
Enfin et surtout, les narines sont liées aux deux principaux nādi:
Ida et Pingala. Ce sont des canaux d’énergie dans lesquels circule prana, l’énergie de vie.
Partant de la racine de notre corps, ces canaux remontent le long de la colonne et aboutissent dans la narine gauche pour Idā, et la narine droite pour Pingalā. Notons que ces nādῑ se croisent au niveau des centres d’énergie, les ċakras, ce qui n’est pas sans importance !
Les techniques de souffle permettent; de dynamiser ces flux d’énergie afin qu’ils circulent bien, qu’ils nous apportent une harmonie intérieure et qu’un meilleur équilibre énergétique soit atteint ; sans oublier enfin, l’énergie de la nādῑ centrale – suṣumṇā – qui peut alors remonter le long de la colonne et rayonner.

C’est pourquoi, ce petit organe essentiel pour sa fonction physiologique de respiration réflexe prend en yoga une dimension d’une grande valeur : il devient un outil fondamental qui nous donne accès à un réel contrôle et conscience du souffle, prānā .
Alors oui, respirons par le nez !
“Respirer par le nez!” est une phrase qui peut déstabiliser au début. Ce mode de respiration nous permet finalement de nous ouvrir à une dimension plus subtile; sans laquelle la pratique de postures ne serait plus du yoga !
A très vite sur les tapis!